Exposition

Exils et Créations : Une expérience immersive au Louvre-Lens.

Cet automne, le Louvre-Lens vous invite à découvrir une exposition inédite et profondément humaine : "Exils – Regards d’artistes". Du 25 septembre 2024 au 20 janvier 2025, plongez dans un voyage artistique à travers le thème universel de l'exil.  Cette exposition pluridisciplinaire, dirigée par Dominique de Font-Réaulx, explore comment l'exil, à la fois tragique et transformateur, a inspiré et façonné la création artistique à travers les âges. Au coeur de l’exposition, sont présents des objets et des témoignages issus d’une collecte auprès de personnes du territoire, mené en collaboration avec les étudiants de l’École du Louvre et les associations du territoire.


Ulysse et les sirènes, plaque Campana, 50 avant J.-C. – 50 après J.-C. - © Musée du Louvre, Paris

L’exil comme source de création

L’exil, qu’il soit volontaire ou forcé, est une expérience qui implique non seulement un déplacement géographique, mais aussi un déracinement identitaire et culturel. L’exposition du Louvre-Lens cherche, à travers plus de 200 œuvres et objets, à replacer la question de l’exil dans un contexte artistique, en explorant la manière dont les artistes ont transformé cette expérience en un moteur de création. Qu’il s’agisse de départs tragiques, de rencontres fortuites ou d’accueils incertains, l’exil est présenté comme un catalyseur de nouvelles formes d’expression artistique.

Cette riche collection de créations picturales, sculpturales, photographiques, littéraires et filmiques témoigne de la diversité des expériences d’exil à travers l’histoire et les cultures. Des figures emblématiques de la mythologie grecque et romaine, telles qu’Ulysse ou Énée, sont ainsi mises en dialogue avec des œuvres d’artistes contemporains, créant une passerelle entre passé, présent et Exils.

L’Entrée des animaux dans l’Arche, Leandro Bassano, 1519 - © RMN-GP (musée du Louvre) Franck Raux

Expérience touchante et révélatrice

 Le parcours de l’exposition est conçu de manière à plonger les visiteurs dans les différentes dimensions de l’exil. La première partie intitulée « L’Exil, une destinée humaine » met à l’honneur les récits fondateurs. Des textes bibliques aux épopées d’Homère, ils ont aujourd’hui été revisité par des artistes contemporains qui en soulignent l’actualité et l’universalité. Les représentations du Déluge par exemple, présentes dans de nombreuses cultures, rappellent la fragilité de la condition humaine face à la nature et aux forces divines.

La section suivante « Passages et arrachements » aborde la rupture liée à l’exil. La traversée maritime, symbole de transition entre deux mondes, y occupe une place centrale. La mer en place maîtresse - les œuvres exposées l’évoquent comme un lieu d’espoir mais aussi de de danger, où la vie et la mort se côtoient insidieusement. Des artistes tels que Jems Koko Bi ou Miriam Cain capturent l’angoisse et la solitude de ces traversées, tandis que des œuvres telles que L’Évasion de Rochefort d’Édouard Manet illustrent la précarité des migrants face à l’immensité de l’océan.

Bottari Truck-Migrateurs , Dans Kimsooja, 2007 - ©Kimsooja / Adagp, Paris 2024

Accueil, Mémoire et Néant

La troisième partie de l’exposition nommée « Accueillir » met l’accent sur les interactions entre les exilés et les sociétés d’accueil. Des œuvres comme celles de Barthélémy Toguo mettent en lumière les frontières invisibles qui séparent les migrants des résidents tandis que des photographies du Studio Rex de Marseille capturent les visages de ceux qui ont dû quitter leur pays pour chercher refuge ailleurs.

 « Créer en exil, entre deux mondes » met en exergue la dualité de la création en exil. Les artistes oscillent entre deux univers. Les œuvres de Victor Hugo, exilé à Jersey, ou celles de Picasso, ayant quitté l’Espagne pour Paris, témoignent de cette tension entre nostalgie et renouveau. La création se nourrit du besoin de repenser au lieu quitté et reflète cette distance - entre ici et ailleurs.

 Se dessine alors une réflexion autour des Mémoires. Les souvenirs deviennent une matière première pour les artistes, donnant naissance à une nouvelle section à découvrir. « Passé, présent et futur » dialoguent d’une certaine façon. Les artistes transforment et réinventent leurs souvenirs dans les œuvres, créant des ponts entre leurs racines et leur nouvelle réalité. Édouard Glissant parle de « traces ». Les toiles de Sally Gabori, par exemple, sont des abstractions de son île natale, un rappel poignant des paysages de son enfance.

Nulle part est un endroit, Richard Baquié, 1989 - © ADAGP, Paris 2024 – Philippe Lebruman

Enfin une section « Nulle part » regroupe les oeuvres qui évoquent la mélancolie et l’incertitude d’une existence en suspens - ni ici, ni là-bas. Dans ces créations, le sentiment d’errance est omniprésent, symbolisant l’impossibilité de trouver un foyer, un lieu d’ancrage.

Au fil de cette exposition, le Louvre-Lens propose un voyage artistique dans lequel l’exil est une source de création et de réflexion inépuisable, pouvant même donner naissance à de nouvelles formes d’expression. Et comme toujours au Louvre-Lens, une programmation culturelle et évènementielle viendra prolonger la thématique de l'exposition, en invitant son public à participer à des ateliers, des conférences ou même des performances qui l’initieront à d’autres formes d’arts : les arts du corps, de la voix, et de l’esprit.

Exils – Regards d’artistes, musée du Louvre-Lens, du 25 septembre 2024 au 20 janvier 2025.

Article du 02/09/2024

Arrow scroll to top
logo