Art & Culture
Sur les traces de Le Corbusier
Quand on évoque l’architecture moderniste de Le Corbusier, on pense tout de suite à La Cité Radieuse de Marseille ou à la Villa Savoye de Poissy, où l’on peut se rendre grâce au RER A. Mais savez-vous que Paris est riche en œuvres de ce grand architecte suisse dont le vrai nom est Charles-Edouard Jeanneret et que la plupart d’entre elles sont visitables depuis qu’elles ont été inscrites au Patrimoine Mondial ?
Commencez par la Villa La Roche, cachée au fond d’une impasse paisible du XVIe arrondissement et appartenant aujourd’hui, avec sa voisine la Villa Jeanneret, à la Fondation Le Corbusier.
Construite à partir de 1923, son propos était de servir d’écrin à la collection de peintures modernes du propriétaire, ce que Le Corbusier réalise en concevant une promenade architecturale intérieure, ponctuée de murs de couleur. Ce qui frappe à l’intérieur est la simplicité du cadre (quelques pièces de mobilier de Charlotte Perriand) et la lumière. En effet, Le Corbusier y applique pour la première fois sa théorie des Cinq points de l’architecture moderne, au nombre desquels on remarque les pilotis qui soutiennent une partie de la construction, le toit terrasse et les fenêtres en bandeau qui éclairent largement l’intérieur. Forts de cette première expérience, vous découvrirez ensuite au sud du XVIe arrondissement, l’appartement atelier de Le Corbusier lui-même, situé aux deux derniers étages d’un immeuble qu’il a construit à partir de 1931 et qu’il a habité jusqu’à sa mort en 1965. Fait remarquable, l’immeuble est entièrement vitré sur la rue, ce qui est une première dans l’histoire de l’architecture.
Quand à l’appartement lui-même, il est clair, avec quelques murs de couleur, et fonctionnel car il privilégie l’espace et supprime couloirs et portes. Vous apprécierez le « style Le Corbusier » qui se dégage de ce dépouillement et de cette légèreté. Toujours au sud de Paris, vous vous dirigez vers la Cité Universitaire dans le XIVe arrondissement pour y découvrir le Pavillon Suisse construit à partir de 1929. Là, Le Corbusier teste ses principes d’habitat collectif qu’il appliquera un peu plus tard à la Cité Radieuse. Sur trois étages, des chambres d’étudiant identiques et fonctionnelles avec leur douche et leur mur vitré sur l’extérieur.
Le style Le Corbusier émerge de la simplicité.
L’une d’elle se visite, de même que les espaces collectifs du rez-de-chaussée avec une grande fresque de Le Corbusier sur le mur courbe, de belles bibliothèques et des sièges de Charlotte Perriand. Avant de quitter la Cité Universitaire, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil au Pavillon Brésilien tout proche, un grand bâtiment fondé en 1959 par l’architecte Lucio Costa en collaboration avec l’atelier de le Corbusier. Et pour prolonger votre curiosité, sachez que la Cité de l’Architecture consacre un bel espace à l’œuvre de Le Corbusier avec la reproduction grandeur nature de l’intérieur d’une unité d’habitation de l’architecte.
Article du 09/11/2023
