Caractère
Entre la Seine et le Marais, la Samaritaine, "the Place to be"
Borné par le Louvre à l’ouest, le Centre Pompidou à l’est, un nouveau quartier, véritable quadrilatère de l’Art et du Luxe, est en train de se dessiner. À quelques encablures de la Collection Pinault présentée dans le bâtiment de la Bourse complètement restauré, un autre joyau architectural : la Samaritaine dont la rénovation ambitieuse entreprise par le groupe LVMH a duré plus de 15 ans.
Privilégiant la Mode (600 marques vous y attendent), la Gastronomie et l’Art de vivre, elle est le rendez-vous parisien incontournable ! Pour exemple, l’espace beauté, imaginé par Hubert de Malherbe, est le plus grand qui se puisse trouver à Paris avec ses 3000 m2.
Il est difficile de raconter la nouvelle Samaritaine sans évoquer l’histoire de ce bâtiment emblématique qui a su retrouver sa magnificence d’antan avec une très grande fidélité. Brillant commerçant, Ernest Cognacq fonde la Samaritaine en 1870 et s’adresse à Frantz Jourdain pour qu’il en homogénéise l’architecture.
Ce dernier va réaliser un atrium lumineux avec un escalier tout aussi monumental qu’aérien, sous une vaste verrière : un chef d’œuvre de l’architecture verre et métal des années 1900, souligné d’une fresque de paons du plus pur style Art Nouveau.
Ce même style se retrouve en façade avec de magnifiques laves émaillées polychromes représentant des grappes de fleurs jaune et bleu canard. Elles ont aujourd’hui retrouvé tout leur éclat qui avait été perdu au fil des ans sous des couches de badigeon gris.
Le même Frantz Jourdain va à nouveau travailler sur l’architecture de la Samaritaine mais ce sera dans les années vingt, en compagnie d’Henri Sauvage, dans un style alors résolument Art Déco, pour la création du magasin 2.
C’est aujourd’hui le bâtiment d’une belle sobriété et d’une grande majesté, dominant la Seine.
Un troisième ensemble, celui qui donne sur la rue de Rivoli joue aujourd’hui la carte de la modernité plutôt que celle patrimoniale. Les façades d’origine au caractère décoratif moins marqué, ont été recouvertes d’une façade de verre ondulé imaginée par l’agence japonaise Sanaa, à laquelle on doit l’architecture du Louvre Lens, face à l'hôtel du Louvre Lens.
Le tout, bien que ne présentant pas la moindre uniformité, est une réussite de cohérence urbaine et il mérite pour son architecture exceptionnelle, une visite approfondie - des visites guidées sont organisées par le magasin.
À propos, savez-vous d’où vient ce nom de Samaritaine ? D’un bas-relief sculpté sur une pompe à eau située sur le Pont Neuf et construite à l’époque d’Henri IV. Il représentait l’épisode de la rencontre du Christ avec la Samaritaine au bord du puits de Jacob. Ernest Cognacq qui, avant d’ouvrir son premier magasin rue de la Monnaie, se tenait en plein air dans une des corbeilles du Pont-Neuf, proche de la pompe à eau de la Samaritaine, en aurait repris le nom comme un clin d’œil aux origines de sa réussite commerciale et financière !
Et n’oubliez pas, après visite et shopping, de faire une halte gastronomique dans le food court du magasin. Pourquoi ne pas essayer un des cocktails inédits signés Matthias Giroud dans les espaces confortables de Voyage ?
Article du 13/11/2023